La Note Salée du Saint-Père : 3 Millions d’Euros pour… 37 500 Personnes

24 Sep 2025 | Actualité, Bruxelles insolite & histoire, Événements, Festivals et concerts, Politique

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Ou comment l’Église belge découvre que même les miracles ont un prix

Bruxelles, septembre 2024 – Un an après avoir accueilli le Pape François en grande pompe, l’Église catholique belge fait ses comptes… et la facture fait mal. Trois millions d’euros : voilà ce qu’a coûté la visite de quatre jours du Saint-Père, dont 800 000 euros manquent encore à l’appel. Une petite collecte supplémentaire auprès des fidèles, et hop, le tour est joué !

Enfin, si les fidèles veulent bien remettre la main à la poche…

37 500 Spectateurs pour 3 Millions : Faites le Calcul

Le clou du spectacle ? La messe au Stade Roi Baudouin qui a rassemblé quelque 37 500 personnes. Soit, si l’on fait un rapide calcul, environ 80 euros par tête pour voir le Pape officier. RTL Info parlait même d’un « petit flop » concernant l’affluence attendue autour du stade.

Comparé aux 140 000 spectateurs habituels d’un match des Diables Rouges au même stade, on peut dire que Saint-Pierre a fait moins recette que Kevin De Bruyne. Mais bon, l’un promet le paradis, l’autre juste une qualification…

L’Europe de François : Quand Bruxelles Fait Figure de Parent Pauvre

Pour mieux saisir l’ampleur du « succès » bruxellois, rappelons quelques performances récentes du même Pape François à travers l’Europe :

Marseille, septembre 2023 : Le Vélodrome à Guichets Fermés

  • 60 000 personnes au Stade Vélodrome pour la messe, selon Le Monde
  • 300 000 personnes attendues dans la ville, d’après Ouest-France
  • Coût total : 2,5 millions d’euros, soit 40 % de moins qu’à Bruxelles !

Portugal, août 2023 : L’Apothéose des JMJ

  • 1,5 million de participants aux Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne, selon TF1 Info
  • Un événement grandiose avec une « marée humaine », d’après La Croix
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Budapest, avril 2023 : Même la Hongrie Fait Mieux

  • « Des dizaines de milliers de personnes » sur la place Kossuth Lajos, selon RTN
  • Dans un pays de 9,7 millions d’habitants contre 11,5 millions en Belgique

Face à ces chiffres, les 37 500 Bruxellois font figure de… disons, d’assemblée paroissiale élargie. Même pour un dimanche pluvieux, c’est mince !

Le Détail qui Fâche : Une Logistique de Star International

Alors, où sont passés ces 3 millions ? La location du stade : 200 000 euros. La captation audiovisuelle demandée par le Vatican : plusieurs centaines de milliers d’euros (parce qu’il faut bien du 4K pour filmer la divine providence). Sans compter l’hébergement, la logistique, et tous ces petits à-côtés qui font qu’une visite papale coûte plus cher qu’un concert de Beyoncé.

L’État belge a gentiment pris en charge la sécurité et les déplacements, mais le reste ? À la charge de l’Église. Trends soulignait déjà que ces coûts « dérangeaient » avant même la visite.

Les Déclarations qui Tuent : François Persiste et Signe

Comme si l’addition salée ne suffisait pas, le Pape François a tenu à enfoncer le clou dans l’avion du retour. Dans sa conférence de presse à bord, il a déclaré sans détour : « Un avortement est un homicide » et qualifié les médecins pratiquant l’IVG de « tueurs à gages », selon Le Monde.

De quoi faire sourire jaune dans un pays où l’avortement est légal depuis 1990. RTBF parlait d’une « conférence de presse choc » qui a « scandalisé les Belges ».

Le Roi Baudouin, Star Posthume de la Visite

Cerise sur le gâteau : François avait provoqué des remous en relançant le processus de béatification du roi Baudouin, celui-là même qui avait abdiqué temporairement en 1990 plutôt que de signer la loi sur l’avortement. Une visite « surprise » à la crypte royale de Laeken qui n’avait rien de spontané.

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Pour le Pape, Baudouin constitue un mo

dèle : un roi qui préfère perdre temporairement son trône plutôt que d’aller contre ses convictions religieuses. Un message qui passe moyen dans une Belgique largement sécularisée.

Un Investissement Douteux ?

La question qui brûle les lèvres : cette visite en valait-elle la chandelle ? Si l’on compare avec l’état habituel des églises belges – que RTBF décrit comme « vides chaque dimanche » – on peut légitimement se demander si dépenser 3 millions pour un événement ponctuel était la meilleure stratégie évangélisatrice.

Le paradoxe est saisissant : là où Marseille mobilise 60 000 personnes au Vélodrome pour 2,5 millions d’euros, où Lisbonne rassemble 1,5 million de jeunes en liesse, la Belgique « catholique » peine à sortir 40 000 personnes par un dimanche ensoleillé de septembre pour un budget supérieur.

La Collecte de la Dernière Chance

Face au trou de 800 000 euros dans les finances, les évêques ont organisé une collecte spéciale les 20 et 21 septembre dans toutes les églises de Belgique. Cathobel confirme cette initiative pour « combler le déficit ».

Un appel aux dons qui sonne un peu comme : « Vous avez aimé le spectacle ? Merci de payer l’addition ! »

Le Verdict Final : Une Affaire qui ne Rapporte Pas

Au final, cette visite papale illustre parfaitement le déclin de l’influence catholique en Belgique. Trois millions d’euros pour mobiliser moins de monde qu’un match de football de seconde zone, dans une Europe où d’autres pays font encore vibrer des centaines de milliers de fidèles.

La comparaison avec les voisins européens est impitoyable :

  • Marseille : 60 000 personnes pour 2,5 millions (soit 42€/personne)
  • Lisbonne : 1,5 million de participants aux JMJ
  • Budapest : des dizaines de milliers de Hongrois mobilisés
  • Bruxelles : 37 500 spectateurs pour 3 millions (soit 80€/personne)
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La question reste ouverte : était-ce un investissement spirituel profitable ou une dépense somptuaire dans une Église en déclin ? Les 800 000 euros manquants, les déclarations polémiques sur l’avortement et la faible mobilisation semblent témoigner d’un certain décalage entre les ambitions pontificales et la réalité du portefeuille – et des convictions – des fidèles belges.

Dans un continent où François continue de rassembler des foules impressionnantes, la Belgique fait figure d’exception. Pas forcément dans le bon sens.

Morale de l’histoire : même les bénédictions ont un coût, et parfois, la facture arrive après le miracle. Surtout quand le miracle ne prend pas… et coûte plus cher qu’ailleurs.

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