Dès ce dimanche, la SNCB élargit son offre de trains autour de Bruxelles et entre grandes villes

12 Déc 2025 | Actualité | 0 commentaires

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Nouveau souffle pour la mobilité nocturne : la SNCB étoffe son offre ferroviaire autour de Bruxelles

À partir du 28 novembre 2025, la SNCB renforce significativement son réseau ferroviaire autour de la capitale belge. L’objectif est double : offrir aux noctambules bruxellois un retour plus tardif en gare et améliorer la desserte périurbaine pour les travailleurs et navetteurs. Ces mesures s’inscrivent dans la dynamique du projet RER, qui vise à transformer la région bruxelloise en un véritable réseau express régional.

Des trains tardifs pour les noctambules bruxellois

Concrètement, vendredi et samedi soirs, des trains supplémentaires circuleront en fin de soirée entre Bruxelles et trois axes majeurs : Anvers, Louvain et Braine-le-Comte. Les derniers départs de Louvain et d’Anvers vers Bruxelles se font désormais vers minuit et même après 1 heure du matin. Ces trains tardifs s’arrêteront dans six gares bruxelloises : Haren-Sud, Schaerbeek, Bruxelles-Nord, Bruxelles-Central, Bruxelles-Midi et Forest-Midi.

Selon Vincent Bayer, porte-parole de la SNCB, « grâce à ces nouveaux trains, les voyageurs qui sortiront le vendredi ou le samedi soir pourront rentrer encore bien après minuit ». En pratique, cette offre répond à une demande accrue de la part des jeunes, des employés de l’hôtellerie-restauration et de tous ceux dont les horaires de travail ou de loisirs s’étendent tard dans la nuit. À terme, la mesure devrait dynamiser la vie nocturne bruxelloise tout en réduisant le recours à la voiture ou aux taxis.

Renforcement des liaisons rapides IC le week-end

Le week-end, la fréquence des trains InterCity (IC) entre grandes villes augmente également. Désormais, un troisième train IC par heure reliera Bruxelles à Louvain, tandis qu’un second train horaire circulera entre Charleroi et Bruxelles, ainsi qu’entre Liège et Bruxelles dans les deux sens. Ces liaisons rapides, qui desservent notamment Bruxelles-Midi, Bruxelles-Central et Bruxelles-Nord, offriront plus de flexibilité aux voyageurs d’affaires et aux familles.

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En pratique, ce renforcement des IC vise à fluidifier les déplacements touristiques et professionnels le week-end, quand la demande reste soutenue. Les fréquences supplémentaires permettent de réduire les temps d’attente sur les quais et d’absorber les pics de flux, notamment lors d’événements culturels ou sportifs. Cependant, ces journées étant déjà soumises à une moindre contrainte technique que les jours de semaine, l’enjeu demeure de maintenir une haute ponctualité malgré l’augmentation du nombre de trains.

Une offre de trains suburbains plus dense, au cœur du projet RER

L’amélioration ne se limite pas aux grandes villes. L’offre de trains suburbains, nommés « trains S », est doublée tous les jours et se déploie désormais le week-end. Les trains S4, qui relient Alost à Jette puis au Quartier européen, passeront de un à deux trains par heure, et circuleront également le samedi et le dimanche. Un de ces trains poursuivra jusqu’à Etterbeek, Ottignies et Louvain-la-Neuve pour mieux desservir le campus universitaire et les zones résidentielles de Brabant wallon.

Parallèlement, la fréquence des trains S7 entre Halle, Delta, Mérode et Vilvorde passe aussi à deux trains par heure en semaine. Les gares de Moensberg, Saint-Job, Viviers d’Oie, Boondael et Arcades bénéficieront ainsi, durant les heures de pointe, de jusqu’à six trains S par heure et par sens. Ce maillage serré s’inscrit dans la volonté d’offrir un véritable RER à la belge, capable de concurrencer l’automobile sur les trajets périurbains.

Enjeux financiers et infrastructurels

Cependant, ces avancées soulèvent plusieurs questions. Quel sera le coût de fonctionnement supplémentaire pour la SNCB et quel impact sur les subventions publiques ? L’exploitation de trains tardifs nécessite du personnel en horaires décalés, des coûts énergétiques et une maintenance renforcée du matériel roulant. De plus, la capacité des infrastructures existantes – quais, voies et signalisation – doit être adaptée pour supporter l’augmentation du trafic, sous peine de voir la ponctualité chuter.

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La SNCB devra aussi veiller à la rentabilité de ces liaisons. Si l’offre s’élargit, le nombre de voyageurs doit suivre pour justifier l’investissement. Or, les traversées nocturnes et périurbaines présentent un modèle économique plus fragile que les liaisons classiques de pointe. À terme, la question se pose de savoir si une hausse des tarifs ou de nouvelles aides publiques accompagneront ces services, sans freiner l’accès aux transports.

Perspectives et comparaisons européennes

Sur le plan européen, la Belgique s’inspire du modèle francilien du RER et de réseaux similaires en Suisse ou aux Pays-Bas, où les trains suburbains circulent à haute fréquence, y compris la nuit. Toutefois, les fréquences prévues restent modestes comparées aux 10 à 15 trains par heure observés sur certaines lignes de Paris ou de Londres.

Par ailleurs, cette focalisation sur Bruxelles et ses axes les plus fréquentés creuse les inégalités régionales en Belgique. Wallonie et Flandre, hors grandes métropoles, restent moins desservies, ce qui pose la question de l’équilibre territorial. Dans les prochaines étapes du projet RER, les autorités devront veiller à étendre ces améliorations aux zones périphériques et rurales, afin de garantir une mobilité durable et équitable pour l’ensemble des citoyens belges.

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