Quand David Leisterh sort les cartons rouges : nouvelles élections ou utopie politique ?

7 Sep 2025 | Actualité, Politique | 0 commentaires

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Face au blocage persistant de la formation du gouvernement bruxellois, le président du MR bruxellois propose une solution aussi radicale qu’improbable

7 septembre 2025 – Après plus de 15 mois de négociations qui tournent en rond comme un manège politique cassé, David Leisterh (MR) vient de sortir une carte que personne n’attendait : reconvoquer de nouvelles élections régionales à Bruxelles via le parlement fédéral. Une proposition qui a autant de chances d’aboutir qu’un tram à l’heure aux heures de pointe, mais qui a le mérite de poser la question : jusqu’où ira cette crise institutionnelle bruxelloise ?

L’état d’urgence selon les patrons

Pendant que nos élus jouent au Monopoly institutionnel, les organisations patronales ont déclaré « l’état d’urgence » ce jeudi 4 septembre. Beci et les fédérations sectorielles estiment que la capitale est en « alerte tsunami » – une métaphore qui, avouons-le, colle parfaitement à l’ampleur du désastre politique que traverse Bruxelles.

« La Région de Bruxelles-Capitale ne peut plus rester dans cette situation d’attente », martèlent les représentants du monde économique, qui réclament un gouvernement de plein exercice.

Difficile de leur donner tort quand on sait que Bruxelles navigue en affaires courantes depuis les élections de juin 2024, soit plus d’un an de valse-hésitation politique qui commence sérieusement à peser sur la gestion quotidienne de la capitale.

Le pari impossible de Leisterh

La proposition de David Leisterh relève-t-elle du génie politique ou de la fuite en avant ? Juridiquement, l’exercice s’apparente à un parcours du combattant : il faudrait obtenir une majorité des deux tiers au parlement fédéral, soit un consensus qui semble aussi probable que voir la N-VA et le PTB danser ensemble sur « Ça plane pour moi ».

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Comme l’analyse finement Le Soir, cette solution apparaît « juridiquement compliquée et politiquement illusoire« . Et pour cause : même si l’impossible se produisait et que de nouvelles élections étaient organisées, rien ne garantit qu’elles changeraient fondamentalement la donne. Les derniers baromètres politiques montrent un paysage électoral relativement stable, avec PS et MR qui continuent leur éternel pas de deux au sommet.

Bruxelles, otage des calculs politiciens ?

Cette crise révèle surtout l’ampleur des blocages structurels qui minent la politique bruxelloise. Entre les équilibres communautaires à respecter, les ego à ménager et les programmes à concilier, former un gouvernement à Bruxelles relève désormais de l’art contemporain : c’est conceptuel, c’est long, et au final, personne ne comprend vraiment ce que ça donne.

Le facilitateur Yvan Verougstraete (Les Engagés), nommé après deux semaines de consultations bilatérales, avait proposé d’entamer des négociations sans la N-VA. Une suggestion accueillie avec l’enthousiasme d’un lendemain de Nouvel An, notamment du côté flamand où seule la N-VA pourrait éventuellement voir dans de nouvelles élections une « solution ultime« .

Et pendant ce temps-là…

Pendant que nos responsables politiques perfectionnent l’art de la procrastination démocratique, Bruxelles continue de vivre : les nids-de-poule se creusent, les projets d’infrastructure prennent la poussière, et les Bruxellois s’interrogent légitimement sur l’efficacité d’un système qui semble davantage conçu pour bloquer que pour gouverner.

La proposition de David Leisterh a au moins le mérite de poser les vraies questions : combien de temps une région peut-elle fonctionner en mode dégradé ? À quel moment l’immobilisme politique devient-il plus dommageable que l’instabilité électorale ?

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L’avenir en pointillés

Une chose est sûre : cette crise bruxelloise commence à ressembler à un mauvais feuilleton télévisé où les rebondissements s’enchaînent sans jamais apporter de véritable résolution. Entre les appels à l’aide du monde économique, les propositions juridiquement acrobatiques et les négociations qui n’en finissent pas, Bruxelles s’enfonce dans une spirale institutionnelle dont elle peine à sortir.

Reste à voir si nos élus sauront retrouver le chemin du compromis ou si nous assisterons à d’autres épisodes de ce spectacle politico-administratif qui, pour l’heure, divertit plus qu’il ne convainc.

En attendant, les Bruxellois peuvent toujours se consoler en se disant qu’au moins, leurs élus ne manquent pas d’imagination…

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