NovaCity I : La Révolution de la Mixité Verticale à Bruxelles

7 Oct 2025 | Actualité, Bonnes adresses, Bruxelles insolite & histoire, Culture et Tourisme, Politique | 0 commentaires

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Un projet pionnier qui redéfinit l’habitat urbain dans la capitale

Depuis son inauguration en décembre 2022, NovaCity I fait figure de laboratoire grandeur nature dans le paysage architectural bruxellois. Situé dans le quartier des Trèfles à Anderlecht, ce projet audacieux de citydev.brussels incarne une nouvelle philosophie urbaine : la mixité verticale. En superposant 63 logements conventionnés au-dessus de 16 ateliers destinés aux PME, cette réalisation questionne nos modes de vie et de travail traditionnels, tout en apportant des réponses concrètes aux défis du logement et de l’emploi dans la Région bruxelloise.

Une friche transformée en laboratoire social

L’histoire de NovaCity I commence par une ambition : redonner vie à une ancienne friche industrielle de 7 520 m² dans le sud-ouest d’Anderlecht. Le défi était de taille pour citydev.brussels, l’organisme régional chargé du développement économique et immobilier de la capitale. Comment concilier les besoins pressants en logements abordables avec la nécessité de maintenir une activité économique productive en ville ?

La réponse tient en trois mots : mixité verticale innovante. « Il s’agit du caractère totalement innovant du projet qui offre une mixité des fonctions verticale », explique-t-on chez citydev.brussels. Cette approche révolutionnaire consiste à superposer les fonctions plutôt que de les juxtaposer horizontalement, maximisant ainsi l’utilisation de l’espace urbain disponible.

Le projet, fruit d’une collaboration entre citydev.brussels et le promoteur Kairos/Wolito, a été conçu par l’association momentanée des bureaux d’architectes &bogdanDDS+ et Atelier EOLE Paysagistes. Les travaux de construction ont été réalisés par l’entrepreneur général BAM Interbuild & Galère, pour un investissement total significatif soutenu par des financements régionaux et européens dans le cadre de la programmation FEDER 2014-2020.

L’architecture au service du vivre-ensemble

Visuellement, NovaCity I se distingue par ses trois bâtiments aux façades vert clair qui confèrent une identité forte à ce nouveau quartier. Cette couleur n’est pas anodine : elle symbolise l’ambition environnementale du projet et son intégration dans un écosystème urbain durable.

Au rez-de-chaussée, le parc PME se déploie sur 7 520 m² répartis dans 16 ateliers de plain-pied. Ces espaces modulables de 400 à 500 m² chacun ont été pensés pour accueillir une diversité d’activités économiques, de l’artisanat traditionnel aux nouvelles technologies. L’architecture intègre même des bureaux en mezzanine dans les ateliers, qui font office d’isolation sonore pour les logements situés au-dessus.

La partie résidentielle, quant à elle, compte 63 logements conventionnés répartis sur 5 bâtiments distincts construits au-dessus des ateliers PME. Ces habitations sont interconnectées par un système de coursives qui favorise les rencontres entre résidents. « Les différentes fonctions sont implantées de façon à ce qu’elles puissent coexister de façon équilibrée, dans un esprit de convivialité et de vivre-ensemble », soulignent les concepteurs du projet.

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Des toitures transformées en espaces de vie partagés

L’une des innovations les plus remarquables de NovaCity I réside dans l’utilisation optimale des toitures. Loin d’être de simples surfaces techniques, elles ont été transformées en véritables espaces de vie partagés. Terrasses, potagers urbains, serre communautaire et aires de jeux pour enfants constituent autant de lieux de rencontre et d’échange entre les habitants du quartier.

Cette approche répond à un double enjeu : créer du lien social et maximiser les espaces verts dans un environnement urbain dense. Chaque espace collectif intègre de la verdure, participant ainsi à la stratégie de végétalisation de Bruxelles et à l’amélioration de la qualité de l’air local.

Le projet prévoit également l’aménagement de deux nouvelles voiries intérieures, d’une place publique le long de la chaussée de Mons et de showrooms destinés à favoriser les interactions entre habitants des logements, occupants des ateliers et riverains du quartier.

Un modèle économique innovant

NovaCity I ne se contente pas d’innover sur le plan architectural. Le projet expérimente également de nouveaux modèles économiques et sociaux. Parmi les 63 logements, cinq sont conservés en portefeuille par citydev.brussels et destinés à être loués aux collaborateurs des entreprises installées dans les ateliers du rez-de-chaussée.

Cette expérimentation s’inscrit dans le cadre du contrat de gestion 2021-2025 de citydev.brussels et vise à tester une nouvelle approche de l’aide au logement. « Avec ces logements de fonction, elle entend tester une nouvelle façon d’aider les Bruxellois dans leur recherche d’une résidence à proximité du lieu de travail et de donner vie à la ville de proximité », précise l’organisme régional.

Cette innovation répond à plusieurs préoccupations contemporaines : réduction des déplacements domicile-travail, diminution de l’empreinte carbone, amélioration de l’équilibre vie professionnelle-vie privée, et création d’un écosystème économique local plus résilient.

Les défis de la cohabitation fonctionnelle

Après près de trois années de fonctionnement, NovaCity I permet de dresser un premier bilan de cette expérience de mixité verticale. Les résidents ont intégré leurs logements dès la fin janvier 2023, tandis que la commercialisation des espaces PME a débuté au premier trimestre de la même année.

Les premiers retours d’expérience révèlent les complexités de la cohabitation entre fonctions résidentielles et économiques. La question de l’isolation sonore, malgré les précautions architecturales prises, reste un défi permanent. Les horaires de fonctionnement des ateliers doivent être coordonnés avec la vie résidentielle, nécessitant un dialogue constant entre les différents occupants.

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Cependant, les aspects positifs l’emportent largement. Les habitants témoignent d’un sentiment de communauté renforcé, facilité par la proximité géographique et les espaces partagés. Les entrepreneurs installés dans les ateliers bénéficient d’un environnement de travail dynamique et d’une clientèle de proximité, notamment pour les services à la personne.

Un laboratoire pour l’avenir urbain

NovaCity I s’inscrit dans une démarche plus large de transformation du modèle urbain bruxellois. Le projet répond aux objectifs du programme opérationnel FEDER, particulièrement l’axe prioritaire visant à « renforcer l’entrepreneuriat et améliorer le développement des PME dans les filières porteuses ». Les entreprises qui s’installent dans les ateliers doivent s’inscrire dans l’objectif spécifique de « créer de nouvelles activités génératrices d’emploi, y compris dans l’économie sociale ».

Cette approche s’avère particulièrement pertinente dans le contexte post-pandémique, où les modes de travail hybrides et la recherche de proximité entre lieu de vie et lieu de travail sont devenus des priorités pour de nombreux Bruxellois. NovaCity I offre une réponse concrète à ces nouvelles aspirations.

Le succès du projet a d’ailleurs inspiré citydev.brussels à lancer NovaCity II, un projet encore plus ambitieux qui proposera 118 logements publics et de nouveaux espaces économiques. Cette continuité témoigne de la validation du concept par les pouvoirs publics et les citoyens.

Des retombées économiques et sociales mesurables

Au-delà de son impact architectural, NovaCity I génère des retombées économiques et sociales significatives. Les 16 ateliers PME créent des emplois locaux et participent au maintien d’une activité économique productive en ville. Cette dimension est cruciale dans une région où la tertiarisation de l’économie pose des défis en termes d’emploi pour les populations moins qualifiées.

Les 63 logements conventionnés contribuent quant à eux à maintenir la mixité sociale dans un quartier en mutation. En proposant des loyers abordables dans des habitations de qualité, le projet participe à la lutte contre la gentrification et permet aux classes moyennes et populaires de rester dans le centre urbain.

Les espaces partagés, enfin, créent de la valeur sociale en favorisant les rencontres intergénérationnelles et interculturelles. Les potagers urbains sensibilisent à l’agriculture urbaine et à l’alimentation durable, tandis que les aires de jeux offrent aux familles des espaces de détente sécurisés.

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Les enseignements pour l’urbanisme de demain

L’expérience NovaCity I livre plusieurs enseignements précieux pour l’urbanisme bruxellois et européen. D’abord, la faisabilité technique et économique de la mixité verticale est démontrée. Les solutions d’isolation acoustique et de gestion des flux permettent une cohabitation harmonieuse entre activités économiques et résidentielles.

Ensuite, l’importance de la concertation en amont et de l’accompagnement social pendant la phase d’exploitation. Le succès du projet repose largement sur la qualité du dialogue entre les différents acteurs et sur la mise en place de règles de vie commune claires et respectées.

Enfin, la nécessité d’intégrer dès la conception les espaces partagés et les services de proximité. Ces éléments se révèlent essentiels pour créer un véritable écosystème urbain et dépasser la simple juxtaposition de fonctions.

Vers une généralisation du modèle ?

Alors que Bruxelles fait face à une crise du logement persistante et à des défis économiques majeurs, le modèle NovaCity I pourrait-il être généralisé ? Les premiers indicateurs sont encourageants. Le taux d’occupation des logements et des ateliers reste élevé, témoignant de l’adéquation de l’offre avec la demande.

Cependant, plusieurs conditions doivent être réunies pour une réplication réussie. La disponibilité de terrains adaptés, la volonté politique de soutenir ces projets innovants, et l’acceptation sociale de nouvelles formes d’habitat constituent autant de prérequis.

L’évolution des réglementations urbanistiques devra également accompagner ces innovations. Les normes actuelles, souvent conçues pour des projets mono-fonctionnels, nécessitent des adaptations pour faciliter la mixité verticale.

Un modèle d’avenir pour la ville européenne

Trois ans après son inauguration, NovaCity I s’impose comme une référence en matière d’innovation urbaine. Ce projet démontre qu’il est possible de concilier densité urbaine, qualité de vie et développement économique local. La mixité verticale, loin d’être une simple mode architecturale, s’révèle être une réponse pertinente aux défis contemporains de la ville européenne.

Dans un contexte de changement climatique, de raréfaction du foncier et d’évolution des modes de vie, NovaCity I trace une voie d’avenir. Son succès encourage d’autres initiatives similaires et contribue à redéfinir les standards de l’habitat urbain du XXIe siècle.

Pour Bruxelles, capitale européenne en quête de renouveau urbain, NovaCity I constitue un atout majeur. Il témoigne de la capacité d’innovation de la Région et de sa volonté de construire une ville durable, inclusive et économiquement dynamique. Un modèle dont l’influence pourrait bien dépasser les frontières de la capitale belge.

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