Les parcs et espaces verts de Bruxelles : Où se détendre et pratiquer une activité en plein air ?

1 Sep 2025 | Bonnes adresses, Bruxelles insolite & histoire, Culture et Tourisme

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Bien que Bruxelles soit une capitale animée, elle offre également de nombreux espaces verts où les habitants et les visiteurs peuvent se détendre, pique-niquer ou pratiquer des activités sportives. Ces parcs et jardins, véritables poumons verts, permettent de s’évader du tumulte urbain. Chacun de ces espaces porte une histoire unique qui témoigne de l’évolution de la ville au fil des siècles.

Bois de la Cambre : Un havre de paix né d’une vision urbaine

Le Bois de la Cambre est sans doute l’un des parcs les plus appréciés des Bruxellois. Situé à l’orée de la Forêt de Soignes, ce vaste espace vert est idéal pour une promenade, une session de jogging ou une balade à vélo. Le lac qui se trouve au centre du bois est propice à des moments de détente en famille, et il est même possible de louer des barques pour profiter des eaux calmes.

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Histoire du Bois de la Cambre

L’histoire de ce parc remonte à 1844, lorsque les promoteurs Jean-Philippe De Jonckere et Jean-Baptiste Jourdan souhaitent mettre en valeur le quartier Louise qu’ils avaient créé et étendre l’urbanisation de la zone. En 1862, la ville de Bruxelles décide de transformer une partie enclavée de la forêt de Soignes en parc public.

Le nom « Cambre » trouve ses origines dans l’histoire religieuse : il dérive de « Camera beatae Mariae » ou « Chambre de Notre-Dame », en référence à l’ancienne Abbaye de la Cambre qui se trouvait dans les environs. Le projet est confié à Édouard Keilig, architecte de jardin allemand établi en Belgique, qui remporte le concours d’aménagement.

Keilig conçoit le parc dans le style anglais, caractérisé par une irrégularité dans la conception des plantations et des voies, imitant la nature et offrant des points de vue et perspectives très variés. Cette approche révolutionnaire pour l’époque fait rapidement du Bois de la Cambre le rendez-vous mondain des Bruxellois, à l’instar du bois de Boulogne à Paris.

Le parc accueillait notamment une laiterie, un vélodrome, un hippodrome et des promenades pour cavaliers. Une anecdote historique marquante : en 1815, à la veille de la bataille de Waterloo, des soldats anglais jouèrent au cricket sur un terrain qui fait aujourd’hui partie du bois (à l’est de l’avenue de Diane). Cette pelouse porte depuis lors le nom de « Pelouse des Anglais », commémorée par une stèle et un chêne plantés en 1965.

Parc du Cinquantenaire : Un joyau né de la fierté nationale

Le Parc du Cinquantenaire, avec son arc de triomphe imposant, est un lieu de promenade chargé d’histoire. Ce parc accueille régulièrement des événements culturels, mais c’est aussi un endroit parfait pour un pique-nique, un jogging matinal ou une simple pause détente. Ses vastes pelouses et ses jardins en font un endroit prisé par les habitants.

Histoire du Parc du Cinquantenaire

L’histoire de ce parc monumental commence en 1880, lorsque la Belgique célèbre le cinquantième anniversaire de son indépendance. Le roi Léopold II, dans sa vision grandiose de la Belgique, commande à l’architecte Gédéon Bordiau la création d’un parc monumental avec un arc de triomphe et des colonnades sur l’ancien champ de manœuvres militaire du plateau de Linthout.

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Les plans prévoient la construction d’un palais d’exposition au centre, avec des ailes symétriques reliées par une double colonnade semi-circulaire interrompue par une arcade monumentale. Cependant, les travaux s’étalent sur 25 ans en raison des difficultés de financement.

En 1888 et 1897, le site accueille des expositions internationales, mais seuls les pieds verticaux de l’arche sont construits. Pour l’exposition de 1897, ils sont surmontés d’un arc provisoire en staff (mélange de plâtre et de fibres végétales) qui sera ensuite démonté.

Le tournant arrive en 1904 quand Léopold II, déterminé à voir son projet achevé pour les fêtes du 75e anniversaire de l’indépendance en 1905, décide de financer personnellement le monument. Il fait appel à l’architecte français Charles Girault qui modifie les plans de Bordiau et dessine un monumental arc de triomphe à trois arches de 45 mètres de haut.

Il ne faudra que huit mois à 450 ouvriers se relayant jour et nuit pour construire l’édifice, nécessitant la démolition à la dynamite des soubassements de l’arche de Bordiau. L’inauguration se déroule le 27 septembre 1905, ayant coûté 7 500 000 francs-or, financés en partie par la cassette personnelle du roi et des fonds provenant de l’État indépendant du Congo.

La décoration confiée aux artistes les plus renommés de l’époque illustre l’exaltation nationale : le quadrige de bronze représentant « le Brabant élevant le drapeau national » est l’œuvre de Thomas Vinçotte et Jules Lagae, tandis que les huit autres provinces sont représentées aux pieds des piliers.

Parc de Laeken : Jardin royal aux merveilles de verre

Le Parc de Laeken est un autre espace incontournable. Avec ses serres royales, ouvertes au public une fois par an, et ses vues sur le château royal, ce parc est à la fois majestueux et apaisant. Il est idéal pour les familles qui souhaitent se balader dans un cadre verdoyant et chargé d’histoire.

Histoire du Parc de Laeken et des Serres Royales

L’histoire du Parc de Laeken est intimement liée à celle de la monarchie belge. Dès le début de son règne, Léopold II fait connaître son intention de doter Laeken, où se trouve la résidence royale, d’un grand parc public.

Le joyau du parc réside dans ses Serres Royales, un complexe architectural spectaculaire conçu en 1873 par l’architecte Alphonse Balat pour le roi Léopold II, grand amateur de plantes et de fleurs, particulièrement les camélias dont il rapportait régulièrement de nouvelles variétés lors de ses voyages.

Ces serres comptent parmi les principaux monuments du XIXe siècle en Belgique. Entièrement édifiées en métal et en verre, elles représentaient pour l’époque une innovation spectaculaire, comparable au Crystal Palace de Londres construit par Joseph Paxton en 1851.

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Le complexe revêt l’apparence d’une véritable ville de verre implantée dans un paysage vallonné, caractérisé par des pavillons monumentaux, des coupoles de verre et de larges galeries qui parcourent le terrain comme des rues couvertes. Cette architecture révolutionnaire a inspiré la nouvelle architecture belge de l’époque et son rayonnement s’est propagé avec l’Art nouveau à travers le monde entier.

Les serres abritent des collections de plantes et de fleurs exotiques, dont certaines ont été ramenées des expéditions au Congo pour Léopold II. Depuis 2021, un système de chauffage moderne connecté à l’incinérateur de Neder-over-Heembeek permet de chauffer écologiquement les serres et les bâtiments du domaine royal.

Autres Espaces Verts Remarquables

Parc de Bruxelles : Le doyen des espaces verts

Le Parc de Bruxelles, anciennement appelé « Parc royal », est le plus ancien parc de la ville qui fut le premier à être public. Situé entre le Palais Royal et le Palais de la Nation, il constitue le cœur historique et politique de la capitale.

Parc Léopold : De zoo à cité des sciences

Le Parc Léopold présente une histoire fascinante de transformation urbaine. Sa véritable histoire commence vers 1850 avec la modification d’une partie importante du territoire « hors les murs » de la ville. Plus de 70 hectares sont alors aménagés.

Au cours des fêtes du « Cinquantenaire » de la Belgique en 1880, l’ancien jardin zoologique devient le « Parc Léopold ». Ancien jardin zoologique, horticole et d’agrément du XIXe siècle, il est devenu une cité des sciences avant d’être aujourd’hui un jardin à l’anglaise situé à proximité immédiate du Parlement européen

Localisation et Accessibilité

Bois de la Cambre : Accessible par le tram et le bus, relié au centre-ville par l’avenue Louise. Coordonnées : 50°48’11″N, 4°22’52″E

Parc du Cinquantenaire : Métro stations Mérode et Schuman, multiple lignes de tram. Situé dans l’axe de la rue de la Loi.

Parc de Laeken : Accessible par tram et bus depuis le centre-ville. Les serres royales sont ouvertes au public 2-3 semaines par an au printemps.

Parc de Bruxelles : En plein centre historique, accessible à pied depuis la Grand-Place, métro Parc ou Centrale.

Parc Léopold : Métro stations Trône ou Maelbeek, à proximité du quartier européen.

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Forêt de Soignes – Secteur Overijse/Jezus-Eik : L’Extension Naturelle du Poumon Vert Bruxellois

Au-delà des limites administratives de Bruxelles, mais intimement liée aux espaces verts de la capitale, la Forêt de Soignes s’étend vers le sud jusque dans la commune d’Overijse, notamment dans le secteur de Jezus-Eik (Notre-Dame-au-Bois). Cette extension forestière de 4 400 hectares au total constitue l’un des plus vastes massifs boisés de la région bruxelloise, dont 1 665 hectares se trouvent en Région bruxelloise.

Histoire et Caractéristiques

Cette partie de la Forêt de Soignes, souvent appelée le « gros bois » en référence à ses imposantes futaies de hêtres centenaires, représente l’une des dernières reliques du vaste complexe forestier qui s’étendait autrefois de la Meuse au Rhin. La hêtraie cathédrale, composée de près de 65% de hêtres aux troncs élancés de plus de 40 mètres de haut, donne à cette forêt son caractère unique et majestueux.

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Le secteur d’Overijse/Jezus-Eik constitue l’une des sept « portes d’accueil » officielle de la Forêt de Soignes, offrant aux visiteurs un accès privilégié à ce patrimoine naturel exceptionnel. Cette zone se distingue par la qualité de ses connexions écologiques avec les vallées des ruisseaux environnants, notamment la vallée de l’Ijse, créant un réseau vert continu entre la forêt et les espaces naturels périphériques.

Un Patrimoine Naturel d’Exception

La Forêt de Soignes dans sa partie d’Overijse abrite une biodiversité remarquable : plus de 100 espèces d’oiseaux nichent dans ce massif, incluant des espèces rares comme le pic noir et le pic mar, témoins de la haute qualité biologique du milieu. Les 15 espèces de chauves-souris sur 21 présentes en Belgique trouvent refuge dans les nombreuses cavités des vieux arbres.

Depuis 2007, le massif est intégré au réseau européen Natura 2000, et en 2017, 270 hectares ont été classés au patrimoine mondial de l’UNESCO dans la catégorie « Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe », reconnaissance internationale de sa valeur écologique unique.

Accessibilité et Loisirs

Accessible en transports en commun depuis Bruxelles, ce secteur forestier propose de nombreux itinéraires balisés pour les promeneurs, joggeurs, cyclistes et cavaliers. Les sentiers de la forêt de Soignes côté Overijse/Jezus-Eik offrent une immersion totale dans la nature, avec des circuits de 5, 10 et 20 kilomètres permettant de découvrir la diversité des écosystèmes forestiers.

Cette extension naturelle de Bruxelles vers Overijse illustre parfaitement la richesse des espaces verts de la région capitale, prouvant que la nature ne connaît pas les frontières administratives et que les poumons verts de Bruxelles s’épanouissent bien au-delà des limites de la ville.

Accès : Train jusqu’à la gare de Groenendael ou bus depuis Bruxelles
Coordonnées : Entrée Jezus-Eik, à la limite entre Overijse et la Région bruxelloise
Particularité : Site UNESCO et Natura 2000, hêtraie cathédrale unique en Europe


Bruxelles regorge ainsi de parcs et d’espaces verts qui permettent de s’évader de la vie urbaine tout en restant à proximité des quartiers animés de la ville. Chaque espace vert raconte une partie de l’histoire bruxelloise, des ambitions royales de Léopold II aux transformations urbaines modernes, offrant aux visiteurs et habitants un patrimoine vert exceptionnel où nature, histoire et culture se rencontrent harmonieusement.

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